mardi 28 janvier 2014

La tribu des Z'Ailés- Episode 1 Histoire à dormir debout



Pour quoi c’est moi qui entends tout ?
Non mais c’est vrai, pourquoi Samuel peut ronfler en paix, pendant que moi je passe la nuit à me lever ?
Ça commence par petit Cœur de beurre, qui malgré ses 2 ans passés semble toujours programmé pour téter aussi souvent qu’un nouveau-né ! Puis Stella prend le relais, parce qu’il fait sec et qu’elle a du mal à respirer, ou qu’un bruit l’a réveillé à moins qu’elle ne soit trop excitée de sa future journée !!! Après forcément, elle ne se rendort plus et moi non plus ! Samuel, lui, dort de plus belle !
Et ça c’est quand tout va bien … le train train.
Une nuit tranquille en famille.
Il y en a des plus corsées, où tout le monde est enrhumé ; festival du mouchage de nez, des oreillers relevés, reniflements, éternuements, remèdes de grand-mère, teinture mère, oignons dans les chaussettes, alouette ! Sans oublier les fièvres élevées auxquelles on ne s’habitue jamais; à moitié paniquée, on reste éveillée, veille et surveille leur sommeil, espérant qu’au petit matin ces misères seront déjà loin.
Il y a aussi les exceptionnelles, celles qui n’ont pas leur pareil. Non, je ne parle pas des rares où personne ne se réveille. Parce que je suis tellement habituée de me faire tirer du lit que lorsque cela arrive je me mets à m’inquiéter, me lève pour les écouter respirer.
Non, je parle de celles qui cumulent toutes les possibilités; insomnie-pipi au lit- nez bouché-tétées répétées- cauchemars-mouchoirs-peur du noir! Ainsi j’étais déjà bien fatiguée quand je suis montée me coucher. Maganée à souhait par une salle grippe qui gagnait du terrain à mesure que je redoutais le lendemain. Pourtant une fois allongée, impossible de trouver Morphée. J’veux bien, on habite loin. Mais ce n’est pas une raison pour oublier de passer année après année!
A force de respiration et visualisation j’ai fini par sentir le sommeil se pointer. Je commençais juste à sombrer quand petit Cœur de beurre s’est mis à pleurer. Une tétée, un sein, deux seins, trois seins plus tard, pas moyen de rendormir mon têtard. Peut-être avait-il soif … un verre dos et puis gros dodo ? Ou bien envie de pipi ? Alors on se lève tout doucement en espérant qu’après, on pourra se recoucher. Bien sûr il faudra reprendre la tétée…  un sein, deux seins, trois seins.
Puis j’ai dû m’assoupir, parce que c’est un gémissement qui m’a sorti de mon endormissement. Cette fois petit Cœur de beurre était tout mouillé, ce qui ne lui arrive jamais. Il a bien fallu se relever  et engager le grand ballet du bébé à laver, lit à changer, Yé ! Le tout en chantonnant et réconfortant, parce que forcément c’est un peu irritant de se retrouver grelottant tout nu au milieu de la salle de bain à 3h du matin. On s’est recouché… une autre tétée … un sein, deux seins, trois seins, pas moyen de décrocher mon bambin. Alors on s’est collé, câliné, et j’ai rêvé que ça y était… j’y croyais, j’espérais, j’étais prête à supplier ou à rendre mon tablier.
Et bien non Kenzo a eu froid, m’a réveillée pour me réclamer une couverture supplémentaire, que je le prenne dans mes bras et que je le serre. Ainsi va la vie et s’en est allée la nuit …
Petit Cœur de beurre a fait pipi au lit trois fois… je n’y croyais pas. Je n’avais plus de draps, plus de pyjama. A 5h du matin j’étais à fouiller dans les vieux sacs de vêtements de son grand frère, espérant trouver quelque chose qui ferait l’affaire.
Le planché a craqué, l’eau a coulé, la lumière s’est allumé, la maisonnée s’est agitée. Mais rien n’y a fait, Samuel a continué de ronfler.
Quand le soleil s’est levé, j’étais déglinguée, défigurée. La grippe avait gagné … emporté ce qu’il me restait de dignité. Courbaturée, les traits tirés, le teint fripé, les yeux cernés, la morve au nez, j’ai entendu pleurer. Samuel s’était levé, attelé au déjeuner, mais rien n’y faisait. J’étais attendue pour une tétée… un sein, deux seins, trois seins.
Ça irait mieux demain !

La tribu des Z'Ailés- Présentation

Bien voilà, en attendant la publication de Mère de Carrière, je récidive avec cette fois-ci : La Tribu des Z’Ailés! Des cousins lointains, un petit peu bobo, grano, écolo, non-sco, fada de maternage, recyclage et bricolage. Famille nouveau genre, qui vit à fond au péril de ses ambitions. Fervents de solidarité et d’équité, perpétuellement débordés, un tantinet dégentés, mais totalement attachant. Retrouvez-les dans les hauts et les bas de leur quotidien complètement abracadabran !

Lui c’est Samuel, pelleteur de nuage professionnel. Jardiner paysagiste de métier, l’ailé de la tribu, chargé du revenu. Son rêve; faire pousser une palmeraie en terre boréale, plus précisément au bout de son champ.

Elle c’est Marie-Lune, zélée à souhait, complètement grano, écolo, accro au bio, non sco et co-dodo. Force est de reconnaitre qu’elle a tendance à en faire un peu trop !

Karibou, 12 ans, le plus grand des enfants. Véritable aventurier de la vie, il peut danser, cuisiner, tricoter, clouer ou jongler dans la même journée… à moins qu’il ne gratte sa guitare, fabrique des pétards ou ne rêve de partir pour Zanzibar !

Stella et Kenzo, les jumeaux; âgés de 8 ans ils n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils sont nés le même matin, semant une sacrée zizanie dans la vie des Z’Ailés ahuris… d’ailleurs ils ne s’en sont jamais complètement remis !

Petit Cœur de beurre s’est pointé un soir d’été. La tribu ne l’avait pas prévu, double raison pour en profiter, le câliner, le bisouter et le chouchouter.

Il ne faudrait pas oublier la ménagerie dans l’ancienne bergerie !

dimanche 19 janvier 2014

Ravissement



C’est ce qui s’est passé ce matin.
Avec une passion naissante pour le hockey, l’envie de patiner était venue se pointer. Mais voilà à presque 9 et 12 ans, les enfants avaient tout à apprendre… et moi j’appréhendais un peu. En fait je me sentais même coupable, en vivant dans un pays de froid, que mes enfants ne sachent pas patiner.
Mais voilà, si dans certaines familles, les enfants naissent presque avec des patins aux pieds, chez nous ce n’était pas le cas. Avec un papa qui avait grandi sur le sable doré, et une maman immigrée aussi cela ne faisait pas partie de nos habitudes tant familiales que culturelles. Je les avais bien emmenés quelques fois, lorsqu’ils étaient petits. Puis ils avaient commencé à jouer de la guitare, prendre des cours de danse, d’équitation et nous avions délaissé la patinoire le samedi soir. Ensuite, un petit bébé s’est pointé ! Vous savez ce que c’est ! Neuf mois de grossesse, quelques autres pour se relever, s’adapter, une quantité d’énergie parfois limitée et presque deux ans viennent de s’écouler !!! Pour peu que le bébé ne supporte pas le vent d’hiver, le traineau trop loin du sein à téter, le voyage en voiture pour y aller, un autre hiver est passé ! Ça c’est sans compter, que nous habitons une magnifique contrée, une clairière au milieu de la forêt, où il suffit d’ouvrir la porte pour aller jouer dehors en toute liberté, sans aucun danger; pas de route, pas de voiture, pas de mauvaises tournures. Alors emmitoufler tout mon petit monde, avant de les embarquer dans la voiture, pour les convoyer jusqu’au parc pour finalement patiner … ouf ! C’était si simple d’inviter des compagnons et de glisser à la maison !
Mais cette année, j’étais déterminée. On irait patiner ! Bébé avait grandit pour devenir Petit Caillou. Il supportait à présent le traineau, qui de surcroit constituerait un bon appui à Riviera, sans lui donner une allure de bébé qui ne sait pas patiner. Alors après Noël, nous sommes allés à la  friperie et avons acheté des patins usagers. C’était déjà une étape ! Puis hier, au grand damne de tout le monde, il a plu. Panique sur les routes, retard au bureau, le verglas a duré de nombreuses heures. Chez nous ce fut le bonheur ! ‘’Et si on essayait nos patins ?’’ Alors on a fini de déjeuner et plutôt que de se diriger vers les cahiers, comme nous l’aurions fait l’an passé, on est allé s’habiller ! J’ai réussi à lasser les patins sans avoir trop chaud, et chacun a été plutôt patient et conciliant. Quand à mon tour j’ai enfin été prête à sortir, mon grand Mano y allait déjà à fond. Bâton en main, il était loin de marcher comme je le lui avais recommandé. Il glissait, s’élançait ! J’étais scotchée, impressionnée. La miss quant à elle a eu à surmonter sa peur de la nouveauté. Apprivoiser le manque de contrôle, ce n’est pas toujours drôle. Mais appuyée au traineau, elle s’est stabilisée et du coup encouragée. Quelques temps après, elle aussi s’élançait, bras relevés pour ensuite virevolter. Ben voilà, elle n’avait pas appris à patiner mais en équitation elle avait travaillé son équilibre, quant à virevolter, elle le faisait chaque fois qu’elle dansait. Le tout mis ensemble, finalement elle sait patiner ! A voir tout le monde s’amuser, le Petit Caillou a voulu essayer lui aussi. Au diable, être assis dans le traineau ! Et ils étaient là, à s’ébrouer, virevolter, rigoler, sur un petit coin de la cour verglacée. Heureux de cette nouvelle sensation, nouveau savoir appréhendé avec facilité !
Encore une leçon pour moi… ce que l’on apprend avec cœur, nous fait vivre sans peur. On est jamais trop tard, trop grand, trop vieux pour oser, essayer, s’amuser, se laisser aller à quelques moments d'insouciance et vivre en toute confiance !

samedi 11 janvier 2014

Une année sans peur



Je me demandais par quel billet j’allais commencer ce blog, épilogue, d’un quotidien et son tintouin! Assise sur la galerie (je sais on est en plein hiver, mais parfois j’ai besoin d’un bol d’air supplémentaire), j’essayai de me remettre de nos dernières péripéties. Je venais de tenter une sortie… sortie qui s’est transformée en une montagne de chichi et finalement mal finie.

Je venais d’essuyer une salve de ‘’J’veux pas y aller, j’veux pas m’habiller, ou est ma mitaine ‘’ j’étais en train de perdre haleine. La douce envie d’un petit moment en famille à jouer au hockey ou à glisser s’est transformée en bras de fer, plaidoyer contre l’hiver, accusation envers la mère, pour se solder par un échec lamentable quand enfin tout habillé il a fallu vite tout retirer pour cause d’envie de pipi !!! Je les ai laissés au bon soin de leur papa et je suis sortie … sur la galerie.  

J’ai respiré, puis je me suis calmée. La prochaine fois ce serait autrement, le temps serait plus clément, les esprits plus conciliants. À profiter du vent de sud et sa douce quiétude, j’ai commencé à penser… des pensées toutes emmêlées, puis plus ordonnées et finalement prêtes à être crayonnées. J’avais envie de faire un souhait pour cette nouvelle année. Un souhait pour une année en beauté... une année toute en légèreté.  Ainsi, cette année je souhaite  à toutes les mères de carrière de vivre sans peur, à toute heure. Une année légère pour les  mères, sans soucis ni maladies, sans regret ni culpabilité, sans inquiétude ni lassitude.

Alors en ce jour de grand vent,
Que celui-ci emporte vos tourments,
et laisse place à l’émerveillement et au bon temps.
A la santé, la bonté, la beauté,
L’authenticité, la sérénité et la sincérité,

A l’humour et l’amour,
Tous les jours,

A l’effervescence et l’insouciance,
La tolérance et la bienveillance

Que ce grand vent,
Donnent de l’élan à vos talents,
Et allège votre cœur de maman

L’air de rien, après cette envolée, j’ai les mains gelées ! Alors je vais rentrer ! Sans compter que mes petits monstres commencent à s’agiter et vont bientôt réclamer leur dîner, une tétée, la possibilité d’aller patiner, glisser ou de visiter leurs copains préférés ! Une montagne d’idées pour occuper la journée et même l’année, sans avoir le temps de s’inquiéter !!!

Bonne Année !