lundi 21 juillet 2014

Camelot d'un jour



Le grand ami de Kariboo est camelot… parfois il pleut, parfois il fait beau. Comme aujourd’hui, dans notre petit coin de pays. Le grand ami de Kariboo est parti en vacances, Kariboo en a donc profité pour tenter sa chance. Prendre la ‘’run’’ de son ami, livrer le journal avant la fin de l’après-midi ! Mais avant de distribuer, il faut ensacher. Ben oui le super sac à circulaires, qui nous pompe l’air, il faut le garnir, le remplir ! Ensuite on doit charger tout ça dans le charriot, rempli jusqu’en haut ! Vous remarquerez, chaque camelot a son charriot, adapté, modifié, bidouillé, convoité ! Et on finit par se mettre en route… en route mauvaise troupe, comme disait ma mémé tant aimé ! Ainsi nous voilà partis; petit Caillou dans mon dos, Kariboo apprentis camelot avec son chariot et Riviera qui en a plein les bras de son gros sac fluo à rabat ! Une maison, deux maisons, trois maisons, 4 maisons… une saison, deux saisons, trois saisons, quatre saisons… Je pense à mon amie, la maman du camelot aguerrie. Elle a accompagné son fiston, maison par maison, indication par indication, saison après saison, de signalisation en signalisation… sans oublier les recommandations ! Chaque mercredi elle s’attablait, ensachait, avant de paqueter son petit monde suffisamment emmitouflé ou crémé selon la période de l’année. Lets’go, le plus petit dans le dos ou dans le chariot de vélo, la poulette à couette dans la poussette, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige, au qu’il fasse chaud, le monde attendent après leurs cahiers de spéciaux ! Jusqu’au jour où son fiston a annoncé être prêt, suffisamment rodé, pour assumer ses livraisons en solitaire … sans sa mère pour faire un travail exemplaire. Parce que soyons clair, ça a l’air simple de passer les journaux, surtout quand il fait beau, pourtant je vous le jure ça peut être un vrai calvaire !
Aujourd’hui par exemple, il a mouillé, puis le soleil s’est crinqué, chargeant l’air d’humidité pendant que nous ont essayait de ne pas étouffer ! Imaginez l’hiver, le chariot pris dans la slotch tout de travers, les sacs qui glissent des mitaines … pas de veine ! Puis il y a les clients, exigeants, qui ont toujours raison, si on veut plaire au patron. Certains veulent leur sac dans la boîte aux lettres, mais pas celle du courrier, celle du journal, mais pour ça il faut l’enrouler ! D’autres le veulent sur la porte d’en avant, d’en arrière, de côté, rien de bien compliqué ! Tout ça c’est sans compter les dénivelés. Bien oui, notre ami, n’est pas dans un petit quartier nouvellement développé avec douze maisons au pied carré. Non, un petit village de cent ans d’âge, côteux, venteux, sans trottoir, ni lumière le soir ! Et j’allais oublier les chiens; baveux, jappeux, mordeux !!!
Bref on a mis deux heures pour venir à bout de livrer, notre tournée ! On avait faim, soif et surtout mal aux pieds ! On a rencontré des gens gentils, assis, vieillis, puis d’autres comme leurs chiens; grogneux, chialeux, téteux !
Puis le pire de tout ça c’est que c’est de l’énergie en maudit pour livrer du stock bien mal écrit. Dommage que les journalistes, pigistes, infographistes n’y mettent pas autant de cœur que les livreurs ! Tant qu’à faire marcher des petits pieds prêts à braver vents et marées, pour réussir à  distribuer leurs paquets ficelés, on pourrait éditer des journaux, remplis de beaux mots … en tout cas au moins aussi beaux, que le sont nos jeunes ados avec ce premier boulot !

1 commentaire:

  1. Merci pour ce texte!
    Tout à fait d'accord avec toi. Moi qui les passent deux fois par semaine il est vrai que cela fait beaucoup pour de simple journaux.
    Ami de Kariboo

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