jeudi 2 juin 2016

Le calendrier lunaire; quand les menstruations deviennent création


Nous nous rappelons toutes du jour où le sang a coulé pour la première fois, des tiraillements de ventre qui accompagnaient ce moment, de la diversité d’émotions et de sensations qui s’emparaient de nous. Si dans certaines contrées ce moment est célébré en parant la jeune fille devenue femme de couleurs, bijoux et vêtements, en lui demandant de se promener dans les champs afin d’y laisser couler son flux, symbole de fertilité, il y a d’autres endroits où la mère balance une dernière gifle à sa fille, afin de chasser le mal qui dorénavant l’habite, tandis que d’autres encore vivent ce passage dans l’isolement absolu, tues. Ces moments de violence, de silence, de peur et de déshonneur ont imprégné la mémoire de l’humanité et beaucoup de femmes en ont hérité.

Au fil des lunes ces écoulements se sont repointés avec plus ou moins de régularité, de douleur, d’émotion. 
Au fil des lunes nous avons appris;

… nous avons appris à faire comme si de rien était
… nous avons appris  à prendre des médicaments pour faire taire notre corps
… nous avons appris à trainer notre vulve de plomb, partout, malgré tout
… nous avons appris à être désemparées par notre sensibilité de corps, de cœur et d’esprit
… nous avons appris à avoir mal au dos, mal au cœur, l’âme en pleurs
… nous avons appris à nous recroqueviller
… nous avons appris à enfermer nos peurs
… nous avons appris à minimiser nos blessures et nos usures
… nous avons appris à ne plus habiter notre corps meurtri
… nous avons appris à accuser nos hormones, plutôt qu’à écouter ce qui nous était chuchoté
… nous avons appris à ne plus honorer notre féminité
… nous avons appris à nos filles le silence et la perte de sens
… nous avons appris à nous brider pour ne plus nous faire brûler sur les bûchers
… nous avons appris à être malheureuses, soucieuses, anxieuses
… nous avons appris à compter les jours, toujours
… nous avons appris à espérer que cela n’arrive pas à un moment important
… nous avons appris à nous camoufler, à nous voiler
… nous avons appris à subir les railleries et moqueries, à taire nos envies
… nous avons appris à nous faire juger, éternellement coincée entre la vierge et la putain désirée
… nous avons appris à introduire dans notre intimité toutes sortes de produits absorbants, parfumés, plastifiés, toxiques pour notre féminité
… nous avons appris à nous nier

Alors qu’en fait les menstruations sont un formidable don de création !
Alors qu’en fait lorsque le sang coule c’est la libération, la possibilité de se régénérer, d’accéder à un renouveau.
Alors qu’en fait il s’agit d’un moment au cours duquel il est possible d’honorer le cycle auquel nous sommes liées, comme le font de nombreuses femmes de part le monde, dans les tentes rouges, tipi, huttes de terre, arbres centenaires et autres lieux sacrés, temple de féminité.
Alors qu’en fait il s’agit d’un moment pour accueillir le désarroi et naitre à soi.
… un moment pour se replier, se mettre en retrait
… un moment pour ralentir, laisser mourir ce qui doit partir
… un moment pour se retrouver  et se déposer
… un moment pour cultiver notre besoin de silence et notre patience
… un moment pour s’abriter du bruit, se lier avec le cycle de la vie
… un moment pour se reposer, se ressourcer
… un moment pour pleurer, se nettoyer, se régénérer
… un moment pour contacter son intimité
… un moment pour faire la paix avec notre féminin blessé
… un moment pour laisser vieillir nos souvenirs
… un moment pour passer des réminiscences à une renaissance
… un moment pour dialoguer avec notre intérieur, nos peurs et labeurs
… un moment pour honorer nos fiertés
… un moment pour oser des souhaits
… un moment pour retrouver son essence et la laisser faire sens
… un moment pour être soi, écouter sa petite voix

Et entre chacune des menstruations, quatre grandes étapes où dansent les archétypes de celles qui tour à tour nous habitent. Quatre phases que sont celles de la jeune fille (ou de la vierge), de la mère (créatrice de bébés et d’idées, projets), de l’enchanteresse (ou fée), de la vieille femme  (ou la sorcière) chacune porteuse d’un éventail de possibles, de pouvoirs à apprivoiser, d’influences, d’émotions telle une palette de couleur que nous pouvons choisir d’utiliser pour vivre et créer ce qui nous excite et nous habite.

C’est à ça que sert un calendrier lunaire !
Annoter nos pensées, sensations, réflexions, émotions pour repérer ces phases que nous vivons, mieux dialoguer avec notre nature intérieure, se connaître davantage, guérir nos blessures afin d’utiliser au mieux chacun de ces états successifs et leurs pouvoirs créatifs
et profiter ainsi d’une féminité renforcée, optimisée et honorée.


Pour celles que cela aura intéressé, l’atelier "Calendrier lunaire; à la rencontre de mes lunes, de mon cycle, de moi" aura lieu
- à Québec le samedi 22 octobre de 9h à 16h00
- à la yourte, à St-Anaclet, samedi le 29 octobre prochain de 9h00 à 16h !
http://www.chemins-de-traverse.ca/ateliers-et-conferences/
65 $


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