jeudi 9 juin 2016

Quand les mamans ont besoin d'un clan


On cite souvent le proverbe africain disant qu' "Il faut tout un village pour élever un enfant", logiquement cela sous entend qu'il faut tout un clan pour soutenir une maman !

À défaut, l'air du temps est à l'épuisement ...
Un épuisement auquel n'échappent pas les mamans...
Des mamans que j'aime et qui vivent des moments effrayants.
Des moments qu'elles paient chers et durs pour leur coeur de mère. Ces mamans ont toutes un trait en commun, ce sont des mamans à la maison et plusieurs d’entre elles s’occupent également, de la scolarité de leurs enfants... pour leur offrir plus de liberté, un apprentissage adapté, un rythme de vie moins effréné.
Un métier difficile, exigeant, parfois gratifiant, souvent épuisant… surtout lorsqu’officiellement elles n'existent pas vraiment, pour la simple raison qu'elles ne gagnent pas d'argent.

Ainsi lorsque ces mamans ont appris qu’elles avaient un cancer, que leur cœur devrait être arrêté avant que l’on puisse le redémarrer, qu’elles étaient en épuisement, en dépression, le médecin a voulu leur signer un papier pour un arrêt de travail momentané.  Toutes ont dû décliner, parce qu’on arrête pas d’être maman même si on est malade, à terre, en train de combattre un cancer. Puis on arrête encore moins lorsqu’on est maman à la maison, parce qu’il n’y pas de plan B, même lorsque tout vient à se compliquer. En fait, d’ordinaire, la maman à la maison, c’est LE plan B du quartier ! C’est elle qui est là les jours de tempête,  de pédagogique, de grève de garderie ! Comme elle est là et que souvent elle a déjà plein d’enfants ce n’est pas deux ou trois de plus qui vont la déranger ! Ainsi à défaut d’un retrait rémunéré on leur a plutôt suggéré d’arrêter d’allaiter ou d’inscrire leurs enfants à l’école à la prochaine rentrée.
C’est tellement plus facile de dire aux gens quoi faire, de les contraindre à abandonner leurs rêves, plutôt que de chercher de réelles solutions à leurs besoins et ambitions.
C’est tellement facile de dire à une mère que son petit dernier n’a plus besoin d’être allaité, plutôt que de lui proposer quelques soins à domicile, une aide ménagère ou une cuisinière ! C’est tellement facile de faire comme si ce qu’elle faisait jusqu’à présent, ne comptait pas vraiment et pouvait être balayé du revers de la main jusqu’à de meilleurs lendemains !
C’est tellement facile de faire comme si ces années de dévouement étaient de la névrose maternelle et qu’en fait ce n’était pas vraiment essentiel.
C’est tellement facile de nier et renier des femmes, des mères, qui  de toute façon ne valent pas cher.
C’est tellement facile d’ignorer, de juger, de faire comme si de rien était.

Alors qui va s’occuper de ces mères ?
Les autres, celles qui ne sont pas encore à terre !
Ainsi elles vont passer leurs journées entourées de leur 3 ou 4 enfants ajoutés des 2, 3 ou 4 de leur amie, un ratio que ne serait même pas admis dans une garderie, le temps que cette dernière se fasse retirer une masse sur sa glande mammaire, se refasse  un système immunitaire ou prenne juste un peu d’air. Ces mères vont cuisiner en double ou en triple et elles vont la faire l’aide ménagère ! Elles vont y aller, elles vont s’organiser, se relayer. Mais une chose est certaine, elles ne vont pas laisser tomber. Et pourtant je vous jure qu’elles ont déjà les bras pleins, des journées plus que remplies et pas toujours suffisamment d’énergie.

Mais que faire ?
Que faire d’autre ?
Comment faire autrement, lorsque dans notre système de société on a oublié de penser aux mamans ?
Comment faire autrement, lorsque dans notre système de société on a oublié de penser aux enfants, autrement que séparés de leurs parents ?
Dans ces moments je me dis que lorsque je serai vieille (que je n’aurai plus de petits à m’occuper, à veiller, à scolariser) je deviendrai une Grand-Mère à tout faire ! J’irai prêter main forte, gratuitement et gentiment,  aux mamans.
En attendant je vous invite à partager, un petit peu de ce que vous pouvez… offrez votre savoir faire à une maman qui a besoin du support d'un clan ; un conseil d’herboriste, un traitement d’ostéo,  un massage, de l’aide ménagère, des petits plats, du yoga !
Pour ma part j’invite (toutes) les mères  à une Tente rouge gratuite, le 21 juin prochain, à la yourte à 19h !
Un moment tranquille pour se déposer, se ressourcer, découvrir le lien qui nous unit, goûter à la douceur d'un clan, partager la difficulté et le bonheur d’être mère… chacune à notre manière !
Pour info et inscription www.chemins-de-traverse.ca


4 commentaires:

  1. Oh! J'aurais beaucoup aimé y aller, mais je descend pas avant un bon, long moment! Et qu'elle belle date pour une tente rouge!

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    1. :) la date est chouette effectivement ! Tu seras avec nous en pensées !

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  2. Comme habitude, très bien dit. J'en prend note pour ma future pratique en travail social!

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    1. Oui c'est vrai que la pratique social serait un bon angle d'accueil et de changements !

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