lundi 25 janvier 2016

L'école à la maison; Une quête de sens

Il y a quelques jours j’ai eu la chance de voir le film En quête de sens. Une promenade magnifique dans les questionnements et remises en questions d’un jeune homme partit explorer le monde et tentant de trouver des réponses à sa quête de sens. On y rencontre des agriculteurs en plein Los Angeles, une veilleuses de semences en Inde, un chamane d’Amérique du sud, un astrophysicien Californien, une adepte de méditation, un jardinier philosophe et ainsi de suite, chacun tentant à sa façon de répondre aux interrogations du jeune homme, d’espérer un monde meilleur, de suggérer des alternatives à notre croissance dévastatrice afin de transiter, doucement idéalement, vers un changement de conscience et de confiance.

De nombreux aspects m’ont touchés particulièrement lorsqu’un des personnages propose que nous soyions des êtres de création, des humains habilités à créer leur propre réalité plutôt qu’à se laisser utiliser en tant que pions sur d’immenses échiquiers aux desseins peu attrayants. J’ai été également enthousiasmée d’entendre différentes personnes ayant effectué des choix de vie jugés marginaux, racontant leurs débuts difficiles, leurs doutes, leurs craintes, les critiques et revers qu’ils ont dû essuyer pour finalement devenir des êtres inspirants, preuves de nouveaux possibles, reconnus, célébrés ! Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à notre parcours de famille ayant choisie « l’école à la maison ». Mon émoi s’est poursuivi lors de la discussion qui a eu lieu suite au film et encore davantage une fois attablés autour d’une bière, d’un jus ou d’une soupe afin de poursuivre l’échange  avec différentes personnes venues voir le film ainsi que l’équipe de réalisation.

En effet, en écoutant les différentes discussions, argumentations, visions, je réalisais l’ampleur du chemin parcouru et surtout l’implication de la décision de faire l’école à la maison. Pourquoi faisions-nous « l’école à la maison » et surtout faisions-nous « seulement » l’école à la maison ? Les réponses étaient multiples et j’ai le goût de vous les partager histoire de poursuivre la réflexion amorcée par le film, mais aussi de rendre hommage à vous tous et toutes qui « scolarisez vos enfants à la maison». D’abord je vais arrêter de parler d’école à la maison car cela ne correspond pas du tout à ce que nous vivons. Je vais donc me rallier à Thierry Pardo qui a été le premier à parler d’éco éducation faisant référence à l’environnement dans lequel nous évoluons en choisissant d’accompagner nos enfants différemment, et ensuite à André Stern qui lui parle d’écologie de l’enfance, sous entendant ainsi la notion d’écosystème. Deux visions correspondant davantage à ce qui est devenu une véritable aventure familiale, une Quête de sens.

Ainsi de part notre choix éducatif, nous nous sommes engagés dans un chemin de transformation ; accompagner l’humain dans ses passions à son rythme et en harmonie avec ses possibles du moment, prendre le temps de vivre notre maternage, refuser l’éducation de masse, devenir les acteurs de notre propre réalité. Réalité qui est devenue notre norme, notre quotidien et qui pourtant pour encore de trop nombreuses personnes n’est qu’une utopie, une illusion ou dans le meilleur des cas un rêve voir un espoir. L’espoir de réussir à vivre avec un seul salaire, de ralentir la course du temps.
J’ai réalisé qu’à ce choix de vivre ensemble malgré le glas des 5 ans sonnés, à ce désir de grandir en famille dans un continuum de liberté et de créativité s’ajoute également un engagement économique, alimentaire, solidaire ainsi qu’une indépendance remarquable, une grande autonomie de laquelle émerge une capacité à se mettre en route, à vivre en lien avec ses valeurs, à créer de toutes sortes de façons… autant pour ce qui est de gagner des sous, de se vêtir, de se nourrir, de se relier, de se manifester.
De nouveau j’étais très émue.
J’étais très émue car je prenais d’un coup la pleine mesure de toutes ces années où certes comme toute bonne maman occidentale j’étais souvent débordée ; la maison légèrement sans dessus-dessous, la panier à linge sale bien trop rempli, tous les enfants parlant en même temps et le temps pour moi inexistant ou presque. Et pourtant j’en avais du temps. J’avais du temps. J’avais du temps pour accompagner les enfants chez des amis un jour de semaine et rester en compagnie de la maman à discuter autour d’une tasse de thé. J’avais le temps de repeindre la salle de bain en compagnie des enfants. J’avais le temps de raccommoder leurs vêtements. J’avais le temps de contempler mon grand revenant de sa première sortie, seul, en traineau à chien. J’avais le temps de faire une patinoire pour les enfants. J’avais le temps de bricoler en leur compagnie et celle d’autres familles afin de tenir un marché de Noël visant à récolter des sous pour parrainer un petit garçon en Haïti. J’avais le temps d’aller porter des pâtés à une amie qui venait d’accoucher. J’avais le temps d’allaiter mon bambin, plus d’une heure durant chaque matin, appréciant du même coup la possibilité de lire pendant ce long moment avec de surcroit mon nez enfoui dans ses cheveux et le bonheur de contempler ses frères et sœurs s’éveiller tour à tour. J’avais le temps d’aller passer trois jours chez les grands parents en pleine semaine afin que les enfants puissent profiter de l’expérience de vie et de la transmission de ces derniers. J’avais le temps de faire du cheval avec ma fille. J’avais le temps d’avoir des animaux à la maison mais aussi de permettre leur reproduction afin que les enfants puissent contempler le miracle de la vie autant dans sa biologie que sa magie ! Force est de constater que j’avais même du temps pour bloguer (un peu), travailler à l’écriture d’un autre livre, et m’impliquer dans différents projets.

Alors qu’aux yeux de la société mon diplôme d’enseignante en adaptation scolaire et sociale m’avait coûté beaucoup trop cher, parce que je ne m’en étais (presque) jamais servie, que je ne bénéficiais d’aucune reconnaissance professionnelle pour mon statut très peu glamour de Maman à la maison (de Mère de carrière), d’aucune rémunération et que le dernier formulaire remplie (afin d’obtenir une subvention pour un projet de cuisine collective) faisait de moi une mère célibataire (la case conjoint de fait n’existait pas), sans emploi, avec trois enfants, j’ai pourtant au cours des 15 dernières années été  guide naturaliste, animatrice périnatale, collaboratrice pour différents magazines de vulgarisation scientifique et de périnatalité, accueilli 4 enfants, satisfait aux exigences de la commission scolaire depuis 8 ans, cousu de nombreux vêtements, cultivé différents potagers, cuisiné des milliers de repas, lavé d’innombrables couches et serviettes sanitaires, publié deux livres, initié un symposium sur la possibilité d’apprendre autrement, donné des ateliers de portage et même, plus récemment, créer une entreprise d’accompagnement en pratique rituelle… question de rester dans le thème de la Quête de Sens !!!!

Et le plus beau, c’est que je ne suis pas une exception ! Toutes les familles autour de nous ayant fait le choix de « l’école à la maison » sont créatives, imaginatives, engagées, mobilisées dans de nombreux projets leur permettant de vivre leurs valeurs, d’honorer leur créativité, d’initier différentes alternatives afin d’être les instigatrices de leur propre Quête de sens et de rendre possible le rêve d’un monde plus libre et créatif pour leurs enfants. Ainsi elles sont boulangère (bio), artiste, engagée pour une maternité libre et autonome, auteur, à la tête de petites entreprises de couture, de préparation de repas végé à emporter, étudiante, et ainsi de suite.

En poursuivant ma réflexion j’ai écris à qq amies afin de la leur partager et aussi de les honorer dans ce chemin… dans ces pas quotidiens que nous faisons parfois dans l’allégresse d’autres fois dans la tension ou le doute mais que nous faisons et qui un jour ne serons plus marginaux. Je souhaitais les remercier de faire partie de ma vie et d’être mon village africain !

Certaines d’entre elles m’ont répondu :
« Je me rends tranquillement compte aussi que l'école maison est un engagement souvent plus global que ce que j'avais cru d'abord. Et ce malgré des périodes de doutes qui sont comme tu dis, souvent présentes. »
Cindy G

« Je suis dans une douce réflexion depuis que j'ai lu ton courriel hier. Nous sommes toutes à faire des compromis dans notre marginalité pour pouvoir vivre en harmonie avec la société et à faire des compromis à la bienséance et aux conventions sociales pour pouvoir vivre selon nos valeurs. Ton courriel me rappelle que c'est justement une de nos forces, de réfléchir par nous-mêmes et de faire ces choix plutôt que de suivre un chemin tout tracé. Je fais donc la paix avec le fait de ne pas être tout à fait "socialement correcte" et avec les reproches et commentaires que ça peut attirer.
Julie


Ainsi, si la liberté de choix, d’opinion, d’éducation et de mouvement demeure un grand privilège, c’est aussi de responsabilité dont il est question, de diversité quant aux possibles qui resteront à nos enfants, si l’ont désir qu’à leur tour ils puissent partir réaliser leur propre Quête de Sens.


mardi 19 janvier 2016

Rituels en pots pour la nouvelle année

Après les cadeaux en pots du temps des fêtes, voici les rituels en pots pour la nouvelle année !
En effet, les pots ont la cote en ce moment ! Les pots massons sont même rendus tendance ! Si ma grand-mère voyait cela …
Alors pour penser à ma grand-mère, initier des changements avec les enfants et appeler dans notre vie une nouvelle fluidité, fluidité de corps et d’esprit, celle qui apporte moins de labeur et plus de douceur, qui laisse glisser plutôt que de retenir et ruminer, qui fait confiance à son essence, trois nouveaux pots ont pris place sur le comptoir ! Des pots à remplir, nourrir et arroser pour une fluidité faite de légèreté, d’appréciation, de gratitude et de beauté à cultiver et honorer.

Le pot de l’abondance
À l’heure du réchauffement climatique, des nombreuses inégalités entre les peuples, de la raréfaction de certaines ressources, il est mieux vu de parler de simplicité volontaire et de décroissance que d’abondance. Pourtant les deux peuvent aller ensemble. Cultiver l’abondance ne veut pas dire consommer davantage, gaspiller, polluer et s’octroyer toutes les richesses de la terre.
On peut cultiver l’abondance dans notre jardin intérieur; abondance d’amour, de compassion, d’entraide et de quiétude.
On peut cultiver l’abondance dans nos relations, en prêtant main forte, en accueillant, en soutenant, en enrichissant, en accompagnant.
On peut cultiver l’abondance en pot, au potager, en balconnière pour se nourrir de vert et de vie.
On peut cultiver l’abondance de la santé tant physique que mentale; en s’alimentant de choses bonnes tant pour nous que la planète, en marchant, en dansant, en écoutant, en jouant de la musique et ainsi de suite.
On peut cultiver l’abondance financière en choisissant nos partenaires, nos réalisations et nos engagements.
Ce qui est magnifique de l’abondance c’est qu’ensuite on est libre de la partager, de la transmettre ou de l’investir afin de faire circuler cette énergie créatrice !
Ainsi un rituel de l’abondance consiste à choisir un pot dans lequel  on glisse quelque chose qui symbolise l’abondance pour nous. Ce peut être un objet, une pierre, une lettre, un chèque symbolique, etc. Et chaque semaine on ajoutera dans ce pot un petit peu de cette abondance souhaitée; des plantes médicinales, des pièces de monnaie dans le but d’un projet, des pensées positives pour garder notre moral au plus haut, etc. L’idée dans cette démarche est d’y aller de façon croissante. Ainsi la première semaine nous placerons un élément (une pensée, une pièces, une plante), la deuxième nous en placerons deux, la troisième trois et ainsi de suite. A la fin de l’année non seulement vous aurez créé votre propre abondance, mais vous aurez aussi certainement intégré dans vos vies l’énergie de l’abondance ainsi que les possibilités créatives qui lui sont liées !

Le pot de la gratitude
Notre culture, les traces laissées par la religion ainsi que le cynisme ambiant font en sorte qu’il est de coutume de voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Pourtant il ne s’agit que d’une façon de voir, d’une question de perception et de notre capacité a apprécier toutes les petites et grandes belles choses qui ont lieu dans nos vies.
En prenant le temps d’apprécier des petits moments heureux on devient heureux, on célèbre le présent, ce qui contribue également à faire taire nos peurs, stress, doutes et angoisses.
En appréciant ce que l’on a, on quitte l’exigence et la déception et on devient satisfait, reconnaissant.
En remerciant pour ce que l’on vit on donne du sens à notre vécu, on remplace le jugement par l’appréciation et même les épreuves deviennent des occasions de cheminer.
Cultiver la gratitude est une habitude qui une fois prise contribue à changer la vie, à nous rapprocher de nous-même, de ceux que nous aimons, de la nature, de l’essentiel.
Ainsi le rituel de gratitude consiste à créer un pot dans lequel nous glisserons nos paroles de gratitudes (appréciations, remerciements, honneurs, fiertés, satisfactions, pensées bienfaisantes, encouragements, etc.) En fin d’année ou de mois ou de semaine on ouvre le pot afin de relire et de revivre tous ces moments de beauté, d’accord, de satisfaction et se dessine alors devant nos yeux et dans notre cœur un véritable album du moment présent, de l’amour, de la quiétude, de la confiance et de la beauté de vivre.

Le pot de graines à cultiver
Faire pousser des graines, cultiver des plantes, les veiller et les arroser est la quintessence du moment présent, de l’abondance et de la gratitude.  En prenant soin d’une petite pousse on prend le temps, on cultive la patience et la confiance, on se tourne vers la lumière, on s’émerveille, on observe, on accompagne, on récolte, on savoure, on célèbre et on remercie. Cultiver ou méditer il s’agit uniquement de s’accorder le temps de prendre soin de quelque chose d’important.
Ainsi le rituel du pot de graines à cultiver consiste à mettre en terre ce que vous désirez voir pousser dans votre vie en associant une graine à une intention ou un projet. En prenant soin au quotidien de votre pousse, vous prendrez également la mesure de votre intention. Si une intention se concrétise  il se peut que l’on oublie d‘en apprécier la satisfaction, l’énergie mobilisée ou les choix impliqués mais personne ne reste indifférent devant une plante verte luxuriante, une magnifique fleur ou une alléchante grappe de tomates ! L’inverse est également vrai, quelques jours sans vous occuper de votre intention et rien ni paraitra ou si peu… mais oubliez votre plante quelques jours et vous verrez que cela pourra lui être fatale…

Allez ! Un, deux, trois, Go ! À vos pots !

Et si vous souhaitez en découvrir davantage sur les rituels rendez-vous à
www.chemins-de-traverse.ca










dimanche 10 janvier 2016

Bonne Année

Ça y est une autre année vient de s’écouler …
Une année
… faite de moments magiques et d’autres plus tragiques,
… de moments de tensions, d’incompréhensions, d’insurrection et d’autres de contemplation,
… de moments de culpabilité, de  regrets et d’autres remplis de fierté et de bonté,
… de moments de peurs, de malheurs, de longs pleurs et d’autres remplis de bonheur, de candeur,
… de moments doux, fous, sensibles, fragiles, harmonieux, heureux, esseulée, entourée, supportée,
… de moments forts, forts effrayants et d’autres tellement stimulants,
… de moments de découragement, d’épuisement et d’autres d’une une infinie délicatesse, de gratitude, de zénitude,
… de moments ou invariablement on manque de temps et de bras pour honorer notre contrat !

Un contrat fait de cacophonie, de pipi au lit, de vomi, de nuits sans avoir dormi, de visites en pédiatrie, de porte bébé enfilé, de repas non terminé, de sorties annulées, de petits bras autour du cou, de montagne de bisous, de traitement contre la toux ou les poux, de négociations, de tergiversations, de décisions, d’allaitement de bambin et de lutin (oui oui de lutin) au petit matin, d’apprentissage, de lavage, de ménage, de chicane, de cabane, de pain aux bananes, d’explications, de concessions, d’accompagnements, de campagnes de financement, de couture de bouton, chausson ou pantalon,  de soins aux animaux, de chocolats chauds, d’anniversaires, de colère, de descente de rivière, de confection de remèdes de grands-mères et de rituels pour la Terre, de branle-bas-de-combat, de repas, sans oublier les « je veux, pas, j’y arrive pas,  tu comprends pas »  !!!

Une année vient de s’écouler et une nouvelle de s’entamer !
Avec elles
… nombres de déceptions, réflexions, réalisations, résolutions,
… nombres de chemins arpentés parfois méticuleusement débroussaillés d’autres fois totalement embourbés, déboussolés.

La vie avec des enfants a la particularité de nous bouleverser dans nos fondements, nos trippes de mamans, celle de se remettre perpétuellement en question, de toujours puiser davantage dans l’abnégation, d’espérer, de câliner, de pardonner, d’aimer et de rêver du jour où tout sera calme, parfait, rangé, orchestré dans une majestueuse fluidité. Je sais ce n’est pas demain que ça va arriver et je peux continuer de rêver ! La vie n’est pas un long fleuve tranquille, d’autant qu’il semble qu’il faille que tout vacille pour que l’on chemine… Dommage j’aimerai tellement apprendre, comprendre, évoluer en me promenant tranquillement, en allaitant candidement, en dessinant, en fredonnant, en dansant, en contemplant mes enfants… sans avoir peur que ne soit la dernière fois, que ces moments bénis soient compromis, qu’ils me soient enlevés ou que je ne soit plus là pour les accompagner. Être assurée que tout va bien aller, voilà mon ultime souhait pour la nouvelle année. À défaut d’être exaucée j’ai souhaité en premier la santé, la confiance et la bienveillance, l’abondance de bontés, l’Amour pour tous les jours,  la passion et la compassion, l’épanouissement et du temps (!) ainsi que la lumière pour cultiver le bonheur d’être mère.

C’est que je vous souhaite à vous aussi et davantage si le cœur vous en dit !