lundi 23 janvier 2017

Rituels pour toutes mes relations


En automne dernier j’ai eu l’immense privilège de participer à un grand rituel de femmes en Arizona. Notre chef d’expédition, un homme d’aventure, d’expérience et porteur d’amour achevait la plupart de ses partages par « All my relations » … « à toutes mes relations », traduisant ainsi la pensée de plusieurs nations autochtones qui considéraient le peuple des pierres, des arbres, des ruisseaux, des animaux comme autant d’êtres vivants avec lesquels ils étaient en lien, et que tout sur terre est relié.
Je repense souvent à cette phrase qui a trouvé un écho en moi et insuffle un nouveau sens à certaines de mes observations, un nouveau rythme à mes pas…  mes pas qui souhaitent s’éveiller à la magie qui se joue au quotidien sans que nous y prêtions attention ou qui parfois s’agite si fort en nous jusqu’à nous bousculer, alors que nous pourrions en profiter pour tout simplement tisser plus aisément. Certains appellent cela les synchronicités, d’autre le fait d’être enligné, moi j’aime beaucoup l’idée d’être en lien … en lien avec les différents cycles de vie, avec toutes mes relations !

Ainsi je pense d’abord au cycle de la nature, cette fabuleuse ronde des saisons qui demeure perceptible même dans les contrées les plus bétonnées et la palette d’émotions qu’elle suscite en nous; la fébrilité des premiers bourgeons, l’émerveillent devant la beauté des fleurs d’été,  le désarroi lors de la chute des feuilles, l’émoi d’une trace de givre dans une flaque ou sur un carreau de fenêtre. Autant de signaux qui nous indiquent une direction, d’étapes qui nous guident de changements en transformations! Et entre ces grandes étapes un chapelet d’autres petites; le retour du soleil, le chant des oiseaux, les examens de fin d’année, les vacances, le lac ou la plage, le jardinage, la rentrée, l’Halloween, Noël. Et entre celles là encore de nombreuses autres; des naissances, des décès, des maladies, des guérisons, des voyages au bout du monde et d’autres au bout de soi, des anniversaires, des rêves, des déceptions, des mariages, des séparations, des heurts, des grands bonheurs, des petits moments d’éternité à pleurer, regretter, remercier, honorer, célébrer.
Dans ces interstices se glissent la course de la Lune avec tous les effets qu’on lui connait et celle du Soleil qui guide le règne du vivant depuis que le monde est monde, la Terre mère qui supporte nos pas et le père Ciel qui nous veille de sa voute étoilée … créant ensemble la fabuleuse roue de médecine, le sentier des quatre directions; Ainsi l’Est nous figure le printemps avec son énergie montante, la foi du commencement, les nouveaux départs ! Le Sud, avec sa chaleur, sa quiétude, l’épanouissement, la maturation des fruits et des projets nous mène à l’été. L’Ouest nous guide doucement vers une forme d’intériorité, la possibilité d’apprivoiser nos zones d’ombres, mais aussi la conscience de tout ce que nous avons créé et récolté. Nous voilà à l’automne de nos vies. Puis arrive l’hiver, au Nord, avec sa blancheur telle la sagesse de nos aïeuls. Un froid intense qui force au retrait, conduit parfois à la dormance, à la mort avant d’amorcer un second cycle de saison, de transmission.
Chacun de ses espaces, de ces états, de ces moments laisse son empreinte d’ombre et de lumière, la possibilité d’une interprétation, d’une compréhension … si nous en prenons le temps.


À ce cycle de nature se superpose un autre cycle; notre cycle de femme menstruée avec ses saisons intérieures, ses inter saisons, ses déclinaisons. Ainsi sous les traits de la Jeune fille on passe de la phase pré ovulatoire, dynamique, énergique, extériorisée, à la vivacité d’esprit remarquable et l’enthousiasme débordant  à celle de l’ovulation, la phase Mère par excellence ! Mère de bébés, mère d’enfants plus grands, mère de projets, mères de communautés, amenez-en des projets, des besoins, des câlins ! La Mère les porte tous, les nourrit, leur insuffle le souffle de vie. Elle rayonne sur le monde, prête à tout porter, supporter, soutenir, accueillir, chérir, guérir… juste avant de glisser vers le fameux SPM, un tantinet moins dévoué… moins apprécié. Et pourtant je préfère dépeindre cette phase sous les traits d’une Enchanteresse, afin d’apprécier l’entièreté de la saison, le revers de ses travers. Un petit peu susceptible certes, mais aussi tellement intuitive, créative ! Revêche vous dites ? À moins qu’elle ne soit totalement clairvoyante, supra empathique. Les pieds ne touchent plus autant terre, il faut bien l’admettre, la concentration n’est pas au maximum sans compter que l’insomnie elle est bien de la partie… autant de désagréments qui pointent pourtant vers une grande introspection, la sagesse de se lier à son essence, de laisser tomber les artifices et d’écouter un peu plus patiemment qui l’on est vraiment. Puis voilà que le sang coule, c’est la phase de la menstruation, que l’on aborde sous les traits de la Sorcière ou de la Grand-mère. Avec son cortège de jambes lourdes, maux de ventre et de dos, vulve de plomb tout nous incite au repos, au ralentissement, au retrait au fond d’une grotte, en-dessous de la couette ou sur une ile déserte afin d’intégrer ce mois écoulé. Achever de mijoter ce qui doit l’être, faire le point, le tri, trouver notre propre vérité, notre sagesse personnelle avant de réémerger au grand jour sous la forme de le Jeune Fille, fière et resplendissante, prête à repartir de plus belle !
Encore une fois chacune des phases laisse sa marque d’ombre ou de lumière, la possibilité d’une interprétation, d’une compréhension … si nous en prenons le temps.

À ces cycles universels s’ajoutent nos cycles intimes, personnels, qui sont propres à notre culture, notre identité,  notre religion, notre famille, nos choix de vie, ceux qui parfois ont été appris, transmis et d’autres fois, oubliés, bafoués, enterrés, reniés. Pourtant, ces cycles qui s’imbriquent contiennent le trait d’union entre nos pas, nos sensations, nos émotions, nos créations, nos réactions et la compréhension que nous en avons.
Vivre avec la conscience que tout est relié, c’est accepter que ces différents cycles aient un effet sur nous, nous faisant à la fois sentir microscopiques et tellement grandes. Marcher en rythme avec nos cycles c’est détenir une formidable médecine, un pouvoir infini sur notre capacité de nous accueillir, de nous chérir, de nous choisir, de nous guérir. C’est aussi la possibilité d’explorer tous les spectres de nos vies et l’immense privilège de vivre la magie de tous ces cycles qui nous traversent et nous animent de façon bien personnelle.

Ainsi, pour expérimenter tout ceci, j’ai eu envie de créer un nouveau cycle d’ateliers;
Femmes en cercle au fil des saison
 Un cycle de 12 rencontres (une fois par mois à la yourte ou via skype) pour venir vous assoir en cercle, vous déposer, prendre le pouls de votre âme, retrouver une posture ancestrale de partage et d’écoute, d’accueil et de sororité, explorer les interstices des saisons, des mois et découvrir la lumière qui s’y cache, le sens qui s’y créé, la magie qui s’y dévoile en explorant
- en janvier; le rêve de la femme hiver dans sa tanière
- en février; la femme blanche, celle qui porte la sagesse
- en mars; la porteuse de vie

Le premier atelier "Le rêve de la femme hiver" se tiendra
- à la yourte samedi 28 janvier prochain, à 13h30, contribution 30 $
- via skype dimanche 29 janvier, à 10h (heure de l’est du Québec, soit 16h pour nos sœurs d’Europe) la première rencontre sera gratuite.

Pour info et inscription
(001) 418 509-1509 

Rituels pour la nouvelle année

En ce mois de janvier je suis marginale et heureuse et je vous ai préparé quelques rituels pour accompagner la nouvelle année !